Salento.

Sa.... Lento.

Lento.

Ok, on y est allé lentement.


On avait prévu de calmer un peu le rythme après ce mois de voyage et de se laisser porter. C'est ce qu'on a fait, et ça fait du bien :)


J'ai pu en profiter pour bosser un peu (avec une super vue sur la ville), on s'est maté quelques épisodes de la casa de papel que Cécé avait enregistré sur Netflix, et on s'est souvent baladé dans la ville, sans but. C'était sympa.


On a goûté une bière artisanale de la BBC (Bogota beer company). Une noire. Elle était bonne mais c'était pas non plus l'extase.


J'ai pu parler pas mal avec le mec de l'auberge, très sympa. On s'est chauffé pour faire de la Natillà un soir mais au final ça ne s'est pas fait. La Natillà c'est leur "dessert de décembre". Ils en bouffent qu'à cette période, jusqu'à Noël. Chaque famille en fait. Ça ressemble grossièrement à une pâte de flan mais dur, avec des raisins secs. 

Il nous a fait goûter celui que la voisine avait apporté : Ça m'a un peu fait penser aux desserts rhum-raisins. Un mec de Jardín (l'étape précédente) m'avait dit que tout le monde trouvait ça dégueu mais en mangeait car c'était la tradition. Franchement, à Salento ils ont l'air d'aimer ^^


Dans ce qui m'a marqué et intrigué, on retrouve sans surprise les 2 points que l'on voulait faire:


D'abord la Valle de Cocora (la vallée de Cocora): je pense que ça restera un de nos coups de cœur en Colombie. C'était vraiment superbe : des vues splendides sur la vallée, verte, avec D'ÉNORMES poteaux partout.. ah non en fait, quand tu lèves la tête vers le ciel tu vois qu'il y a des feuilles : c'est des palmiers géants. C'est les plus grand du monde à ce qu'il parrait. Je me suis vraiment senti petit à côté ^^ Le plus petit faisait à peu près 10,27 fois ma taille. La rando que l'on voulait faire était fermée, du coup on a fait une balade de 2h environ, c'était super.


Et enfin, La visite d'une finca de café. Moi qui adore le café, j'ai été servi. En plus d'être la région des palmiers c'est la région du café, là où la majorité du café colombien se fait. Du coup il y a plein de fincas (sorte de fermes) qui produisent leur café. 


En bon bobo Lyonnais que nous sommes, on a fait la visite d'une petite exploitation bio, tenue par un vieux qui s'appelle Don Elias. La visite était faite par un jeune. On a tout vu: la graine de café semée, les petites pousses, les plantations, comment la graine est ensuite extraite, séchée puis torréfiée, puis moulue et enfin ce que ça donne niveau goût en buvant le résultat. Le processus et les variables possibles influent sur le goût/la qualité et m'ont fait penser au process de la bière, voir du vin. C'est aussi subtile que ça.


Rappel de l'épisode précédent (Medellín) Et petit cours en amphi : 


Je vous avais dit que le café a été importé en Colombie vers le 17eme siècle et ça s'est développé quand ils ont vu que le climat était idéal.

De base, le café est une plante qui vient d'Afrique. Il y a deux sortes : l'Arabica et le Robusta. 

En Colombie c'est surtout le type Arabica qui est produit. C'est le plus qualitatif, avec une palette de goût qui varie énormément comparé au Robusta (qui est fort et dur, sans véritables variations. Mais moins cher).

Dans la plantation que l'on a fait (et j'imagine toutes les autres bio aussi), ils font de la permaculture. C'est à dire qu'il n'y a pas que les plantes de café dans la plantation. Ils font pousser par ci par là des bananiers, des citronniers, des mandariniers, etc... Ça crée un écosystème qui aide beaucoup à lutter contre certains insectes, contre la sécheresse (avec l'ombre des bananiers et l'eau qu'ils contiennent), etc... Pour plus d'informations sur la permaculture, vous pouvez contacter l'expert KLM sur son 06 laissé en commentaire. Ou Google.


Contrairement au Brésil (premier producteur mondial de café, surtout Robusta je crois), la récolte est faite à la main et non avec des machines, pour garder un contrôle constant sur la qualité (tout n'étant pas mûr en même temps sur un arbre, ils font plusieurs passages).

J'ai un peu la flemme d'expliquer comment ils font, mais je suis sûr que vous trouverez votre bonheur sur wikipédia (le nouvel Encarta 98, sans CD).

Ce qui est intéressant c'est les petits potins qu'il nous a lâché :

- chaque variable d'ajustement est un petit secret de fabrication et varie d'un producteur à l'autre.

- les gens vendent leur production (les graines vertes ou torréfiées) à des coopératives qui en font leur business (mélanges et exports par exemple). Un peu comme le pinard il me semble. Sauf qu'ils en tirent juste assez pour vivre et pouvoir investir dans la plantation suivante (les arbres sont à changer tous les 20 ans max). Les coopératives contrôlent les prix.

- La marque de café Lavazza aident les producteurs avec pleins de conseils gratos, si ceux ci leur revendent ensuite toute leur prod.

- Nescafé est mal vu car ils essaient de pousser tous les Colombiens à se mettre au Robusta (car encore moins cher) et tirent les prix vers le bas.

- Il y a plusieurs "classes" de café en fonction de sa qualité. D'après lui, toutes les grandes marques font du café de seconde ou troisième classe, pour tirer les prix vers le bas. Le café de première classe est difficile à trouver.

- c'est intriguant de se dire que tout est fait à l'ancienne (à part la torréfaction), comme une tradition.


[Musique de la série Bref]





Bref, c'était Salento, la zone du café et des palmiers et c'était tranqui-cool 🌴☕