Aors là, ça va être un peu plus long que bref, car on y est resté pas mal de temps et car il y a pas mal de choses qui m'ont marqué. Je ne reviendrai pas sur ce qu'a déjà dit cécé dans les descriptifs de la journée.


J'imaginais San Gil comme un petit village. En fait non, c'est plutôt une petite ville, les mini villages étant à côté (a partir de 30min depuis le centre ville). C'est vraiment sympa l'ambiance qu'il y a.


Surtout, le marché. Ça ressemble vraiment au marché qu'on a adoré à Cuzco: à l'intérieur, un dédale de ruelles avec plein de marchandises en tout genre, pour les locaux. Des tonnes de fruits, légumes, épices, des rayons où ils te proposent des jus de fruits naturels a partir des fruits du marché. Le nombre impressionnant de fruits chelous qu'on ne voit jamais en France. Et aussi, dans une partie du marché, les espèces de cantine où les locaux peuvent manger pour pas cher. C'est plein de tables, avec des stands de gens qui font leur popote tout autour. Tu t'assois et pour 8000 pesos (environ 2€21) tu as ta boisson, ta soupe, et ton plat principal plutôt bien garni. Les gens s'assoient a côté de toi, et tout le monde parle ensemble. J'adore. (On a pas trop osé prendre des photos du marché, ça le faisait moyen... On a en deux):


Dans un autre registre : On a pris conscience aussi que les moyens de transports de la plupart des gens étaient les minibus qu'on prenait. Ça ressemble à ce qu'on imagine dans les années 1940 en France. Entre les villages, les gens attendent au bord de la route qu'un bus passe avec assez de place pour monter dedans. Le chauffeur fait confiance pour la thune, certains payent en montant, d'autres en descendant. Et quand t'as envie de descendre, tu lui dis et il s'arrête, peu importe où (maison isolée, etc...).

A un moment, un tuk-tuk nous remmenait sur la place de la ville et là le bus s'en va: no problémo, il le prend en chasse et arrive à le doubler et le fait s'arrêter pour qu'on puisse monter dedans 😎 (note: c'est pas un traitement réservé aux touristes, c'est vraiment comme ça que ça se passe).

Le truc surprenant aussi: à part dans les grandes villes, il n'y a pas de système de poste. On voit donc plein de colis défiler dans les mini-bus. Certaines fois, c'est quelqu'un qui attend au bord de la route pour le récupérer, certaines fois c'est marqué sur le colis et du coup le chauffeur le dépose au bord d'une maison avant de repartir. C'est fou 😃

Pour finir avec les transports : on a de vrais pilotes comme chauffeurs, et certains conduisent même en regardant la télé ( pour de vrai, photo à l'appui):


Sinon, en vrac:

  • En allant à Barichara (petit village magnifique), on a vu une maison de paysan brûler... Ici pas de pompiers, il n'y a rien a faire... Le paysan et sa famille vont sûrement se retrouver à la rue en attendant qu'il reconstruise entièrement sa maison (c'est chaud patate...)
  • Jai goûté du pepitoria: riz au sang de chèvre. Je m'attendais à un truc de ouf mais ça va, c'était visuellement correct et un goût pas tant que ça inhabituel
  • On a acheté des méga XXXX(censure, on garde la surprise) qu'on a pas encore eu le temps de manger, on vous en parlera plus tard ;) idem pour le sabajon, un cocktail à base de whisky, lait de chèvre et œufs ;)


Enfin, je me suis fait un pote, Dario. C'est un Colombien de 19 ans qui fait du volontariat dans l'hostel où on est pour pouvoir être logé en échange. Super sympa, on s'est fait de belles parties d'échecs. Il nous a emmené aussi faire des jeux colombiens, inventés là où on est, à San Gil (ce sera visible dans la vidéo):

  • Le bolocriojo : c'est un mélange de pétanque et de bowling, le tout à plus de 30m de distance. On doit lancer des boules de pétanque de plus d'un kg à 30m pour essayer de dégommer 3 quilles alignées, le tout sans toucher le sol avant. Ça nous a un peu bousillé le bras mais c'était marrant (Dario nous a allumé...)
  • Le tejo: j'ai adoré. On a chacun une sorte de palais dans la main (une grosse caillasse) et on doit viser des sortes de pétards (ils appellent ça des mèches de dynamite) à 5m de distance. Ces mèches sont dans de l'argile, et quand on tape dessus ça explose ^^ Une mèche explosée=3 points. Si aucune explose à la fin du tour, la caillasse la plus proche remporte 1 point.


Du coup j'ai bien parlé avec lui. J'avais plein de questions sur la Colombie et il a su y répondre. Par exemple, j'ai demandé comment fonctionnait l'économie autour de tout ces vendeurs dans les rues (glaces, granita, viandes en tout genre, lunettes, ... Tout): en fait ya tout simplement 0 règle^^.

J'ai demandé aussi pour le système scolaire, et là ça m'a tué : c'est ultra cher. Il y a bien quelques écoles publiques un peu abordable mais elles sont toutes très loin dans des grandes villes qui elles sont chères. La quasi totalité des écoles sont privées et coûtent 2 000 000 de pesos le semestre. 2 fucking millions pour 6 mois, c'est environ 550euros. Pour comparaison, un salaire de serveur c'est 600 000 pesos (160euro). Bien sûr, en dehors des gens qui ont une bonne situation, les banques ne prêtent pas. Quand on sait que l'éducation c'est la clé d'une vie un peu meilleure avec un meilleur salaire, c'est chaud 😥.


Dario, lui, travaille depuis un moment, en parallèle de ses études. Il travaille de jour (à la fois serveur dans un resto et volontaire dans l'hostel) et étudie la nuit. A 19 ans. Il sait qu'il n'y a qu' avec les études qu'il pourra arriver à sortir de son merdier. Du coup il s'accroche. Ça m'a pas mal touché. J'ai compris le lendemain que c'était pire que ça. Il a été abandonné par sa mère à 6 ans et (j'ai pas tout compris mais en gros) son père a fini en prison quand il avait 14 ans pour maltraitance. Il travaille depuis cet âge là.

Ça y est, tout le monde pleure?^^


Pour enfoncer le clou : il n'a jamais voyagé, même dans son pays et je lui ai raconté ce que c'était la France et de prendre l'avion. Il avait des étoiles dans les yeux. Il était fou d'apprendre que tu voles au dessus des nuages et m'a posé plein de questions.

Voilà, c'était une belle rencontre. On va rester en contact et je verrai ce que je pourrais faire pour l'aider.


Je vais quand même finir sur une note plus joyeuse :

J'ai demandé à une petite famille sur la place Centrale si elle voulait que je les prenne en photo. 5 minutes plus tard le petit garçon et sa maman sont venu me remercier. C'était tout mignon.


[Musique de la série Bref]


Bref, c'était San Gil et sa région, et c'était bien plus que cool.